Il est banal est pourtant inévitable d’évoquer le pittoresque et la beauté du port de La Rochelle que Corot parmi tant d’autres peintres a fixés sur la toile. En huit cents ans d’existence la ville n’a cessé d’affirmer sa personnalité et son indépendance. A la richesse de ses armateurs, elle doit la qualité de son architecture, ses nombreuses maisons à pans de bois, ses porches voûtés d’ogives, ses rues à arcades, ses façades Renaissance abondamment sculptées, ses hôtels classiques et ses trois musées aux trésors variés accumulés par des armateurs éclectiques. Trois tours se découpent sur l’horizon du port : la tour Saint-Nicolas (1384) et la tour de la Chaîne (1375) gardent l’entrée du port ; la tour de la Lanterne (1468), donjon énorme, servait autrefois de phare.
La ville est défendue par la porte de la Grosse Horloge, tour du XIIIe siècle, complétée au XVIIIe siècle. La ville elle-même que l’on découvre en s’égarant à plaisir abrite jalousement son admirable hôtel de ville du XVIe siècle. L’enceinte à créneaux et mâchicoulis, vestiges militaires du XVe siècle est flanquée de deux gracieuses tourelles. La façade sur cour est un chef-d’œuvre de la Renaissance en Saintonge : galerie ouverte reposant sur d’épaisses colonnes toscanes, statues des vertu cardinales dans des niches à caissons, c’est le plus joli hôtel de ville de France. La maison de Diane de Poitiers ou de Henri II est un autre exemple de la Renaissance. Après la grande pénurie du XVIIe siècle (voir les maisons du maire Guiton ou de médecin Venette), le XVIIIe siècle confie à Gabriel la construction de la cathédrale Saint-Louis achevée en 1784.
Trois musées illustrent l’histoire de la ville : le musée des Beaux-Arts qui honore deux peintres nés à La Rochelle, Eugène Fromentin (1820-1876) et Bouguereau (1825-1905), le musée d’Orbigny riche en art régional et enfin le museum Lafaille, cabinet d’histoire naturelle d’un amateur conservé dans son cadre unique de boiseries du XVIIIe siècle.
