La « ville des corsaires » (c’est peut-être traiter bien mal ainsi Jacques Cartier (1494-1556) qui y naquit, découvrit le Canada, fonda Québec, et ne fut en rien « corsaire ») a été plus qu’à demi-détruite par la guerre. Mais ses remparts avaient survécu et, grâce à une collaboration parfaite d’un grand architecte, Arretche, et de fonctionnaires éclairés, elle a repris son « allure » sans égale. Pierre à pierre, pierres brûlées s’entend, les fameuses maisons des armateurs de la rue des remparts, les « corsaires », ont été reconstruites sur les données anciennes, avec leurs toitures magistrales, les rues intérieures rétablies dans « l’esprit » de la ville. Ainsi, Saint-Malo, reste une merveille de ville enceinte.
Avec celle de Jacques Cartier, quelques autres figures célèbres hantent la ville : les deux grands corsaires orageux que furent Duguay-Trouin (1673-1736) et Surcouf (1773-1827), qui obtinrent en fait leur lettres de course du roi de France ; et deux romantiques illustres : Chateaubriand (1768-1848) qui après avoir, disait-il « baillé sa vie » (il oubliait que son ambition l’avait fait un temps ministre) souhaitait reposer en vrai romantique qu’il était à Saint-Malo, face à la mer ; sa tombe sur le Grand-Bé ne porte pas de nom… Plus modeste enfant de Saint-Malo est Lammenais (1794-1854), d’une âme tourmentée qui marqua son temps.
